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Journal d’une marathonienne
En route pour Chicago 2024.

Chaque semaine, je vous partage les hauts et les bas de ma préparation physique et mentale pour cette grande fête de la course à pied. Vous me l’avez demandé et c’est en toute humilité que je vous partagerai mes états d’âme à travers ma vie d’entrepreneure.

 

***

Semaine du 3 septembre 2024.
-6 semaines avant le grand jour

Amour de soi

Cher journal ou chère raison,

Je serai brève. Ou peut-être pas.

L’organisation du marathon de Chicago nous envoie des infolettres chaque semaine. J’ai une superbe place sur la ligne de départ. Sur la pointe des pieds, j’aurai la chance de voir l’élite, ceux qui sont payés pour courir. J’adore ça. Ça me fait vibrer. On me rappelle aussi, joyeusement, que le décompte est commencé.

À 6 semaines, la fatigue commence à embarquer. Il ne reste plus que 3 grosses semaines à manger du bitume sans cesse. C’est à partir de ce moment dans la préparation qu’on doit se parler. En course à pied, le mental a une place très importante dans la performance. On passe d’un état de joie profonde à de la fatigue… mais on a hâte au grand jour qui approche. C’est enivrant de courir un marathon.

Et mon corps, où en est-il?
J’ai reçu ma 2e dose de mon traitement pour nourrir mes ischïons qui souffrent d’inflammation. Le traitement va prendre un mois à faire son effet. UN MOIS. De plus, on a re-regardé les résultats des IRM avec la physiatre et elle m’a expliqué que mon nerf sciatique est collé sur mes ischïons et donc, il est aussi inflammé et c’est possiblement, aussi, à cause de lui que la douleur irradie dans toutes mes jambes.

Ah.

On devra possiblement faire une 2e vague de traitement pour cette région.
Après ce traitement.

Ah bon. Et le marathon?

Mériane (c’est mon nom) quelle est la logique? Où est la logique? T’es une femme intelligente. La priorité n’est-elle pas de guérir à 100 % ? N’est-ce pas un gage de longévité? Tu n’as rien à prouver à personne. Le marathon de Chicago, tu l’as fait déjà 2 fois. Oui, à chaque fois c’était à des moments précis de grands changements… et cette année aussi, mais à quel prix?

Courir sur une blessure qui prend du temps à guérir, est-ce vraiment brillant? As-tu vraiment l’impression que ça va t’aider? Tu as été des mois à ignorer la douleur. Ton corps te parle… ne crois-tu pas que ça serait intelligent de vraiment l’écouter? Que dirais-tu à ta meilleure amie si elle était dans ta situation? Courir un marathon avec une blessure, tu l’as fait en 2019. Tu es capable. Tu es assez forte mentalement pour le faire… mais n’as-tu pas appris que cette auto-démonstration de ta force personnelle n’était aucunement nécessaire?

Je pensais que oui. Je pensais que tu avais appris une leçon de vie…

Si tu écoutes ton cœur, qu’a-t-il à te dire? A-t-il le goût de conseiller de faire preuve de sagesse et d’amour de toi… et de… d’annuler ta participation au marathon de Chicago en 2024?

Je sais, ça va mal. C’est triste et décevant.
Ce n’est pas ce que tu voulais. Tu étais tellement heureuse d’être contente de le faire. Tu avais le goût de donner, personnellement, de la lumière à la gazelle affamée en toi.

Ton entraîneur te l’as écrit « Devoir annuler un objectif de participation est aussi une épreuve sur le chemin de la carrière d’un.e athlète. » Ce n’est pas comme si tu n’avais jamais d’objectifs dans la vie. Ta vie entière est un marathon de défis et d’objectifs.

Respire. Relaxe.

Oui, tu peux courir. Ta physiatre t’a bien dit de continuer (sans intensité) et que courir était une partie importante du processus de guérison. C’est déjà ça.

Mais aller sur une ligne de départ d’un 42 km dans une ville à des milliers de km de chez toi, te connaissant…

Si tu faisais le marathon de Québec, tu pourrais prendre place au départ et, en cas de douleur, mettre ton clignotant et sortir. Mais c’est Chicago et tu l’as déjà fait 2 fois.

Chère Mériane, ici ta meilleure amie. Je t’aime et je sais que tu veux courir longtemps et que tu veux devenir une mamie active et pleine d’énergie. C’est loin tout ça mais aujourd’hui, tu dois écouter la raison de ton cœur.

Tu dois faire preuve d’intelligence pour ta santé physique à long terme.
Respire. Relaxe. Accepte.

Annule.
Prends le temps de guérir la blessure… elle est blanche fluo sur les IRM. (Alors que ça devrait être noir).
Juste ça, c’est un signal d’alarme.
Annuler pour cette année, c’est la plus belle preuve d’amour de soi que tu peux t’offrir.

« Amour de soi : capacité à s’auto-apaiser et à prendre soin de soi, indépendamment des circonstances. »

Qui veut courir une course avec une mécanique défectueuse?

Oui, c’est difficile comme décision pour une athlète d’endurance. Mais ce n’est pas les Olympiques. Ce n’est qu’une course que tu pourras refaire… et refaire et refaire à volonté (mais oui puisque tu as la chance de toujours faire les temps de qualification)… si tu as la santé physique.

Ta santé physique est la priorité. La seule qui compte ici dans ce dossier.

Tu as le droit.
Tu as le droit d’annuler.
Tu as le droit.

.
.
.
Ok. J’annule. C’est mieux ainsi. Partie remise… dans la joie.
Merci de l’accompagnement.
Moi aussi je t’aime.

Merci de m’aider à prendre soin de moi.
(Mais non, t’es pas une lâcheuse loin de là. Tu fais preuve d’intelligence et d’amour de soi. C’est tout.)
La prochaine fois, ta mécanique sera au rendez-vous et ça sera géniale, comme la fois où tu as fait ton marathon en souriant du km 01 au 42,2 km.

L’humain est puissant et tu le sais. Rien n’arrive pour rien. Jamais.
Xxx

Tout est dit.

 

RÉSUMONS :
À 6 semaines du marathon : on annule pour raison de mécanique humaine. Snif!
Volume : on va descendre à 60 km / semaine.
Comment je me sens : triste et sereine. C’est la décision à prendre.
Douleur : ça va mieux, mais c’est encore douloureux après 5 km.
Muscu légère : 3 x 5 minutes, tous les matins.
Sortie de vélo prévue: peut-être 1.
Sortie de course : 5 (la normale en douceur).
J’ai faim : je vais faire les fameux biscuits les Imbattables cette semaine.

 

 

***

Semaine du 26 août 2024.
-8 et -7 semaines avant le grand jour

Souplesse

Cher journal,

Je passe par toute une gamme d’émotions. Je ne t’ai pas écrit la semaine passée parce que j’étais en attente, que le stress montait en flèche et que j’avais l’impression de tourner en rond. À la semaine -8, on entre dans la période charnière de la préparation marathon : semaine -8 à semaine -5, c’est là que ça se passe. Après, on récupère pour arriver au sommet de notre forme. (Je le sais, je te l’ai dit la semaine passée).

J’étais en attente des résultats et des IRM, radiographies et prises de sang.

De plus, en tant qu’entrepreneure, je suis dans une période de lancements en série. Ces moments sont toujours intenses au niveau du stress parce qu’on ne peut jamais rien prendre pour acquis. Bref, ce stress s’ajoute au stress physique de la préparation. S’entraîner pour faire 100 km de course par semaine ajoute une forme de stress au corps et ce, qu’on le fasse à la course, en transfert (vélo et ou natation) ou la combinaison de tout ça. (Excuse-moi, y’a trop souvent le mot stress).

Oui, le sport permet de détendre le corps, mais il vient à un certain niveau qu’on doit aussi considérer l’ajout de la charge mentale.

Est-ce que je suis en train de perdre mon temps? Est-ce que je vais pouvoir récolter le fruit de mes efforts à Chicago? Je n’arrêterai jamais de m’entraîner, c’est mon mode de vie. Mais si je n’ai pas à faire 100 km par semaine, 60 km me convient parfaitement.

J’étais donc en attente : quels seront les résultats?
Est-ce logique de continuer?

Née motivée (je suis intrinsèquement motivée dans la vie), je continue d’y croire mais j’ai des moments où je me demande si c’est logique. La course est mon amie et me fait du bien. Mais quand je suis inscrite pour un marathon, c’est différent. Ça devient plus sérieux. Ça devient un engagement avec moi-même.

« C’est un engagement avec moi-même : moi, mon âme et mon corps. »

J’ai finalement reçu les résultats :
1-)  Prise de sang : Tout est magnifique pour mon sang. La physiatre était même ébahie de la qualité de ce dernier. Yé! (Je suis pas mal fière de ma bonne alimentation!)
2-) Radio : J’ai une jambe plus courte que l’autre de 1,2 cm (je le savais déjà).
3- ) IRM : C’est confirmé, une tendinite des ischions aiguë me fait souffrir + j’ai un racine lombaire compressée.

Bon. Me voilà fixée.
Je ne rêvais pas et ce n’était pas des chichis.

Voilà pourquoi je n’arrivais pas à pousser comme je le voulais et comme je suis capable de le faire.

On me propose rapidement pour mes ischions un traitement qui se nomme SportVis. SportVis est un traitement injectable éprouvé en clinique pour le soulagement de la douleur et le rétablissement de la fonction des tendons et des ligaments lésés. Il contient de l’acide hyaluronique approuvé par Santé Canada. En fait, il permet de nourrir le tendon puisque notre corps contient déjà cette forme acide. C’est comme si mes tendons étaient irrités, inflammés et en situation de famine. (C’est ce que ma physiatre m’a expliqué).

Rapidement, j’ai pensé que j’allais guérir dès qu’on allait nourrir les tendons. Le lendemain, j’étais en feu. C’est fou comme ça fait du bien de pouvoir nommer le « bobo ». J’ai rapidement écrit à mon entraîneur au club de course pour l’informer. Malgré tout, je demeure perplexe : est-ce logique de continuer? Malgré mes efforts à l’entraînement, je ne vis pas les sensations que je connais en préparation. C’est TRÈS différent.

Je ne suis pas une lâcheuse, mais je pense à long terme. Disons que je respecte mon ADN de visionnaire.
Le marathon de Chicago, je l’ai déjà fait 2 fois.

J’ai 46 ans.
Je veux courir longtemps. Je veux vivre en santé et sans douleur. Je veux devenir une mamie en feu.
Je veux pouvoir faire l’expérience des plus grands marathons au monde, je veux refaire un (ou des) ultra-marathons, je veux vivre à fond et avoir l’énergie et le corps pour le faire.

J’ai lu cette phrase et ça m’a fait réfléchir :

« Face à la tempête, soit comme le roseau qui plie mais ne rompt pas. »

C’est pour ça que je parle de souplesse aujourd’hui. Des fois, on doit s’ajuster. Ma fenêtre pour faire un marathon dans la joie (comme j’aime les faire) se referme tranquillement. Mon entraîneur m’a dit que d’ici 2 semaines, je dois avoir pris la décision. Je dis « je » mais pour moi, c’est « on doit avoir pris la décision ». J’ai besoin de l’avis de ma physiatre et de Richard (mon entraîneur)… Nous, les entrepreneurs-marathoniens, on a cette capacité d’avancer avec le vent de face… mais ici, il est question de ma santé. Je ne m’en vais pas faire des qualifications olympiques, c’est juste un marathon. (Mais c’est mon préféré en Amérique!!!)

48 heures plus tard, j’étais à mon rendez-vous pour recevoir ma première injection de SportVis. On m’a même conseillé d’annuler mon rendez-vous que j’avais pour un massage sportif avec la meilleure masso en ville afin de laisser agir la dose. On m’a dit de continuer à m’entraîner. Ma 2e dose sera 7 jours plus tard.

D’ici ce temps, on va vite savoir si ça fait effet ou non. Je pourrai alors prendre une décision. À savoir que la décision n’est pas de savoir si je peux courir le 42,2 km ou non. Je sais que je suis capable puisque j’en ai déjà fait plusieurs. Dans une course d’endurance, y’a une grande partie qui se fait dans la tête.

La question est de décider si c’est logique de faire ce niveau d’entraînement en ce moment?
(Je pense que je deviens sage… ou logique… à suivre.)

J’ai pas de douleur à vélo. À la course, la douleur est moins vive mais présente… on verra si le SportVis fait effet. Je dois laisser au temps, la chance de faire son temps.

 

RÉSUMONS :
À 7 semaines du marathon : j’aurai ma 2e dose de SportVis.
Volume : en théorie c’est une TG (semaine à très grand volume : on vise 100 km).
Comment je me sens : soulagée, mais perplexe face à la logique de continuer avec ardeur.
Douleur : moins forte.
Muscu légère : 3 x 5 minutes , 3 x semaine.
Sortie de vélo prévue : 4 (donc 2 avec intensité).
Sortie de course : 5 (pour aller chercher un 50 km pour la bio-mécanique).
RDV médical : 1.
J’ai faim : Je pense à mes boules d’énergie Rage de Cookiecru.

 

 

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Semaine du 12 août 2024.
-9 semaines avant le grand jour

Motivation

Cher journal,

Ce n’est tellement pas ce que j’avais prévu. Ce que j’ai à te partager c’est tout sauf ce que j’avais en tête avec ce projet. Je devais partager ma préparation globale (sans entrer dans les détails spécifiques de l’entraînement), mais en ce moment tout a basculé.

Ce qui me « sauve » c’est ma motivation intrinsèque à faire quelque chose. Je suis comme ça. Quand j’ai une idée, je vais jusqu’au bout. Je crois que je suis née très motivée. Hahah! Il faut en rire.

« La motivation intrinsèque provient de l’intérieur, elle est alimentée par nos intérêts personnels. »

La bonne nouvelle est que le claquage était petit. Il est déjà réglé. En fait, ce claquage n’était rien à côté de la blessure qu’on cherche à régler. Cette semaine à mon agenda c’est prise de sang, radio et IRM. On me fait faire 2 IRM puisque l’examen avec la physiatre n’était pas concluant.

La deuxième bonne nouvelle est que je peux courir si la douleur est à moins de 5 sur 10. Ce qui signifie que je peux juste faire un footing (ou un léger jogg). C’est au moins ça. On va se dire que c’est mieux que rien.

À 9 semaines de l’évènement, je suis dans le portique du moment le plus important de la préparation, c’est-à-dire semaine -8 à semaine –3. À partir de 3 semaines avant l’événement, il n’y a plus de gain possible à aller chercher. L’entraînement est fait. Il faut ensuite, tout en continuant sa préparation, chercher à commencer à récupérer pour arriver au sommet de notre forme le jour J.

Qu’est-ce que ça va donner? Est-ce que je perds mon temps en ce moment? Disons que je teste en grand le transfert (s’entraîner en faisant un autre sport). Honnêtement, je n’arrive pas à me donner autant. Je ne maîtrise pas la technique pour maximiser mon entraînement sur vélo. Encore une fois, c’est mieux que rien.

Cette semaine, c’est une semaine de TG (très grand volume). Normalement, ça serait 100-110 km de course. Là, je fais du transfert sur vélo. C’est bien, mais ce n’est pas la même chose. (Et je trouve ça plus long). Si je n’étais pas motivée et si je n’étais pas comme je suis, je crois que j’abandonnerais. Pour le moment, je garde espoir. Mais la douleur est si vive en course à pied et je n’arrive pas à pousser, c’est impossible. (Je crois même que j’en ai déjà trop fait avec cette douleur. Snif!)

Il ne serait pas logique de courir un 42,2 km avec cette douleur, c’est un non sens et ce serait manquer de jugement. Je n’ai pas l’intention de revivre ce que j’ai vécu à ce marathon en 2019 avec mes 2 claquages. Le plan était de faire une course avec le cœur fier de sa préparation et de revivre de belles sensations. J’avais le goût d’affiner mon petit talent et de savourer au maximum chaque instant de la préparation et de la course.

Là, tout est déréglé. Tout est TOUT sauf ce que j’avais prévu. En plus, je ne vais plus au club de course. Je me retrouve seule… Il me reste ma motivation personnelle. (Une chance qu’elle est quand même grande. Hahaha!)

Pour le moment, je garde espoir. Un peu. Cette semaine, je recommence à courir un peu. Tranquillement. C’est important pour la bio-mécanique du corps. Est-ce que je suis aussi motivée? Sincèrement, non. Je passe par différentes émotions. Mais je fais mon entraînement. Je m’assure de ne pas briser la chaîne. Ne pas « briser la chaîne » est un principe important qui m’encourage et qui m’énergise à continuer. Le transfert me permet de faire travailler mon corps, mon cœur et mon endurance. J’essaie de m’accrocher.

Mon chum m’a dit « Ça n’a pas de sens Mériane ». C’est rare qu’il me dit ça. En général, bien qu’il ne ferait pas ce que je fais, il me laisse faire et m’observe du coin de l’œil. Avec la panoplie d’examens qu’on me fait faire, on sera bientôt fixé. « On » c’est moi et moi. Moi et mon projet et désir de faire un super marathon.

Oui, je le sais que la porte se referme tranquillement. Je le sais. J’essaie de ne pas y penser. Les athlètes aux J.O. (qu’on a écouté tous les soirs en famille) nous ont démontré qu’il ne faut jamais abandonner. Qu’est-ce qui me motive malgré tout? Je me dis que je ne suis pas dans la #team abandon. Hahah! Il est trop tôt pour déclarer forfait. (Ça sera si facile).

Non. Je continue.
Est-ce que j’ai le goût de pleurer (de déception) en silence par moment? Oui.
Mais je ne le fais pas.
Je continue ma visualisation : je sais que notre cerveau est puissant et qu’on doit apprendre à penser ce qu’on doit penser et le penser. #trainyourbrain

Mon garçon a un tournoi de soccer ce weekend, donc je dois arriver à faire ma longue et tout mon volume en 5 jours. C’est un petit défi, parce que je lui ai promis que je serai présente à tous ses matchs. Pour y arriver, je ferai des journées à 2 sorties : course et vélo. C’est l’été, alors c’est plus facile.

 

RÉSUMONS :
À 9 semaines du marathon : je fais des courses de 8 km méga-mollo + vélo, vélo, vélo, vélo.
Volume : TG (semaine à très grand volume : on vise 100 km).
Comment je me sens : en attente des résultats pour être fixée.
Douleur : je la sens constamment puisque je cours un peu.
Exercices de physio : non. Je les fais dans ma muscu en attendant le verdict.
Muscu légère : 3 x 5 minutes, 3 x semaine.
Sortie de vélo prévue : 4 (dont 2 avec intensité).
Sortie de course : 4 à 5 (pour aller chercher un 40 km pour la bio-mécanique).
Sortie de natation : 0 (je n’étais pas au lac dimanche matin).
RDV médical : 4.
J’ai faim : pourquoi pas des Chocogo… ça fait longtemps!

 

 

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Semaine du 5 août 2024.
-10 semaines avant le grand jour

Équilibre

Cher journal,

C’est officiel, je ne cours pas. Je roule. Un claquage au mollet gauche s’est ajouté à mes petits pépins mécaniques. Mais je garde le moral. (Après une petite crise de déception puisqu’à 10 semaines de l’événement, les prochaines semaines seront les plus importantes). Il faut dire que lorsque je décide j’entre dans un corridor de concentration pour réaliser quelque chose, je ne donne pas ma place. J’adore la phrase « Make it happen ».

« Se fixer des objectifs et les réaliser, c’est une des choses qui m’anime le plus dans la vie. »

L’important (et le défi) est d’arriver à garder l’équilibre. Le mien et celui de ma vie de famille à travers ma vie d’entrepreneure et d’athlète. Garder l’équilibre permet de bien fonctionner et d’être une meilleure mère, une meilleure entrepreneure et une meilleure athlète.

Lorsque je me suis inscrite à Chicago cette année, mon chum m’a dit  « Tu connais l’intensité de ta vie, modère tes attentes face à tes objectifs sportifs ». Juste le fait de m’inscrire me rendait heureuse. C’est ce qui comptait.

« Bouger est primordial et avoir un objectif me motive et m’aide à garder l’équilibre. »

Oui, j’ai le potentiel de courir en caressant le 3 h et des poussières sur marathon mais pour le moment, je pense surtout à surmonter mes petits défis. L’humain est plus fort, mentalement, qu’il ne le pense. Après une phase de frustration, je m’assure de me sortir la tête de l’eau.

Cette semaine, on m’a demandé si je préférais la course en sentier (je suis devenue ultramarathonienne à l’été 2023) ou sur route. Mon cœur est à la route mais en famille, je dois avouer que j’adore l’énergie et l’ambiance des courses en sentier. (En plus, ça motive mon intello de chum à bouger!)

D’ailleurs l’an passé, on a fait en famille la course du Trail du Parc du Massif du sud et vraiment, c’était génial de A à Z. L’ambiance est exceptionnelle, le site est splendide (un véritable refuge nature) et le personnel offre un service de qualité olympique. Je te glisse ici mon bref récit de l’été 2023 où toute ma famille a adoré.

On voulait y aller cet été mais on a un 50e anniversaire de mariage le même weekend. Comme la famille est important, on sera aux noces d’or. Mais on aurait aimé y aller. J’y pense,  il reste encore des places pour s’inscrire au 6 km (course et marche) et au 2 km (enfants).

*

En trail, je ne sens pas l’appel de la performance. Comme j’ai une foulée de marathonienne, je ne lève pas assez les pieds alors lorsque je me donne à fond, il m’arrive de tomber. Hahah!  Alors… Je profite de la nature, des odeurs et je me donne du mieux que je peux. Le trail, c’est zen et festif (particulièrement au Trail du Massif du Sud) et il y a des distances pour tous les niveaux. C’est un peu comme la fête de la vie active. J’ADORE.

Après deux étés de course de trail (42 km, 50 km, 65 km et 11 km), me revoici à mes amours. Ma tête était tellement programmée à performer. Là, je dois régler des blessures. Mon entraîneur m’a dit que ça sera intéressant comme préparation. Eh bien! Son courriel m’a réconforté. Ma façon de me motiver? En me disait ceci :

Et si je me surprenais moi-même? Et si le fait d’utiliser d’autres muscles avait le pouvoir de me surprendre une fois rétablie? Mine de rien, lorsque je fais travailler mon cœur en m’entraînant, il ne sait pas lui, si je cours, je roule où si je nage. C’est juste moi et ma tête qui peuvent me bousiller. (Et on est bon les humains en auto-sabotage), non?

Il faut donc y croire. Je dois me programmer et utiliser la puissance de mon subconscient.
Donc, à 10 semaines du marathon : je roule et je nage (traversée de mon lac).
Est-ce que c’est ce que je voulais? Non.
Est-ce que ça me sert à quelque chose de capoter ma vie? Non.
Est-ce que j’ai (un peu) pleuré de déception? Oui.
Mais bon… à quoi ça sert?
Alors je souris. (Sourire est un pouvoir que nous avons… et c’est fou le pouvoir de sourire sur notre être).

 

RÉSUMONS :
À 10 semaines du marathon : je roule et nage. Aucune sortie de course. (Snif! Snif!)
Volume : M (semaine moyenne de volume).
Comment je me sens : c’est ok, roule.
Douleur : 4/10 (je ne cours pas alors…)
Exercices de physio : oui.
Muscu légère : 3 x 5 minutes, 5 x par semaine (le matin).
Sortie de vélo prévue : 5 (donc 2 avec intensité).
Sortie de natation : 1.
Visite chez le physiatre : 1.
J’ai faim : avant ma longue de 80 km de vélo, je vais manger ceci : Gruau protéiné Délire à la tarte aux pommes.
Ma recette : de Dattorade (mais oui, comme le Gatorade – hahah!) tirée de mon livre Collations énergisantes dans la section Quoi manger pendant l’effort, chapitre 3, pages 100-101.
Regret : on aurait aimé faire en famille le Trail du Massif du Sud.

 

 

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Semaine du 22 juillet 2024.
-11 semaines avant le grand jour

Adversité

Cher journal,

Je suis à – 11 semaines.
Et veux-tu bien me dire pourquoi je suis dans cet état? Veux-tu bien m’expliquer ce que je suis en train de vivre? Le plan que j’avais fait était pourtant précis : en revenant de voyage-vacances en famille, je devais être dans un état de bien-être total pour atteindre le sommet de ma forme pour le marathon.

Je suis revenue de voyage et 12 heures plus tard, je respectais mon plan et j’entrais dans mon corridor de concentration. À 5h45, j’étais dehors pour une mise en jambe (léger jog). Je commençais là où je l’avais laissé et dans une semaine TG (très grand volume de course). Si je l’ai fait? Oui, j’ai fait la TG… mais pas dans l’état et avec les sensations que je devais avoir.

Il faut savoir que je cours pour me sentir bien. Je cours pour garder ma jeunesse et me sentir en vie. Je cours parce que la course m’apprend à être une femme plus forte. Les grands marathons me permettent, pour un instant, de me sentir comme une olympienne. Ce que j’apprends, je le transfère ensuite dans ma vie professionnelle. On devrait apprendre très tôt à se fixer des objectifs. C’est quand on a un plan précis qu’on se rend compte que la magie existe.

Il y a une phrase dans mon bureau depuis plusieurs années « Fix your goal and work for it ». Avoir des objectifs ça change tout. Point. Il est là le secret le mieux gardé.

Mais là, mon amie la vie (j’aime l’appeler ainsi) me joue des tours. Elle me met un défi de plus. En fait, ma blessure est plus compliquée que prévu et ça fait en sorte que je ne peux pas avoir d’amplitude et donc, je ne peux pas pousser. PARDON? QUOI? Tu as bien lu. Impossible de pousser, impossible d’aller chercher de la vitesse.

– Moi – pas – pouvoir – pousser.

Je suis triste. Si je pousse, ça brûle. Puis, le soir, la douleur est infernale. Je suis triste parce que je voulais ouvrir ma machine. En ce moment, je ne sais pas ce que ça va faire. La bonne nouvelle est que ça ne brûle pas lorsque je roule sur Red Rocket, mon vélo de route. Alors c’est ce que j’ai fait. Un certain volume de course a été et sera transféré sur vélo ainsi qu’à la nage. (Mais je préfère de loin la course à pied).

Je suis triste, mais je relativise. Ça pourrait être pire. Je suis en santé. J’ai juste un défi à relever. Je ne peux pas tout contrôler. Là, la seule chose que je peux faire c’est me calmer, accepter et commencer ma visualisation.

« N’est-ce pas dans l’adversité qu’on devient plus fort? »

Affronter et surmonter l’adversité peut conduire à une croissance personnelle et à un développement de force de caractère. Ça sera ça de plus. Le positif engendre le positif.
Donc, je me suis – déjà – mise à la visualisation.

« La visualisation c’est puissant. »

Lors de ma dernière séance d’intervalles longs pendant laquelle je devais rouler pendant 10 km à ma
vitesse demi-marathon et où mon corps a opté pour la vitesse arrière-grand-mère-va-à-la plage (Hahah! Il faut bien en rire).

Je me suis imaginée à Chicago ayant aucune douleur et courant légère comme une gazelle. C’est la seule chose que je pouvais faire. Mon corps ne peut pas pousser, mais ma machine en endurance est présente et mon cerveau lui, peut se l’imaginer. Mine de rien, ça m’a fait du bien.

Tant que la décision n’est pas d’oublier le marathon : y’a de l’espoir.
Je suis bien entourée : médecin du sport, physio périnéale, physio course à pied et conseil du coach. Merci la vie.
On continue.

 

RÉSUMONS :
À 11 semaine du marathon : je ne sais pas ce que ça va donner.
Volume : TP (très petit pour récupérer pour entrer dans la période importante).
Comment je me sens : un peu confuse.
Douleur : 9 sur 10.
Exercices de physio : oui.
Nouveau! Exercices physio périnéale : oui.
Muscu légère : jambes et tronc (2 x 5 minutes/par jour).
Sortie de vélo prévue : 2-3 à 4 (je vais voir).
Sortie de natation : 1.
J’ai faim : j’ai le goût de ces barres Fer-meilleuse*.

*La recette est tirée mon de livre Collations énergisante reconnu à Taste Canada Awards comme l’un des meilleurs livres culinaires au Canada en 2023

Le plan est de fractionner les entraînements afin de m’aider à faire le volume. Je fais donc souvent deux courts entraînements plutôt qu’un plus grand ou encore, la combinaison de la course et du vélo.

J’espère retrouver ma légèreté et ma puissance, elles sont là, en moi. Je le sais.

À la semaine prochaine,

Mériane, la Madame Labriski

xxx

 

Voici la meilleure recette de café protéiné (29 g de protéines) pour récupérer après son entraînement. Bon régal!

À noter : Dans ce partage, je ne te précise pas les kilomètres que je fais chaque semaine (ça, c’est écrit dans mon cahier… mais non, je ne suis pas sur Strava) ni les détails précis de mon entraînement, c’est voulu.

 

 

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Semaine du 21 juillet 2024.
-12 semaines avant le grand jour

Résilience

Cher journal,

Nous y voici : nous sommes à 12 semaines du marathon et là, eh bien, l’entraînement commence pour de vrai. Je dois rentrer dans mon corridor de concentration et me visualiser courir les 42,2 km dans la joie. Hahah! Oui, je cours et je m’entraîne à l’année. Mais lorsque je me prépare pour un marathon, c’est différent.

Pourquoi 12 semaines? Parce que c’est le temps généralement qu’on a besoin pour faire une bonne préparation lorsqu’on a déjà fait des marathons. Ça se fait aussi en 8 semaines, mais c’est plus intense. Lorsqu’on est à notre première expérience, mieux vaut compter de 16 à 18 voir 20 semaines de préparation selon notre niveau de forme.

L’édition 2024 sera ma 3e participation et cet incroyable marathon (mon préféré des grands marathons en Amérique). Je l’ai fait en 2012 (c’est le marathon qui a changé m’a vie et qui a fait en sorte que je lance madamelabriski.com) et en 2019 (où j’ai vécu l’enfer de 2 claquages). J’étais alors dans une période de grands bouleversements.

À chaque marathon que je fais, j’évolue en tant qu’être humain et je deviens une meilleure personne. J’apprends avec un grand A. Sur moi, sur notre puissance et sur notre pouvoir. Je souffre aussi : pendant les entraînements et pendant la course. Mais la résultante est si grande et si belle que, tout comme un accouchement, on veut recommencer.

Dans les prochaines semaines, je vous partagerai mon processus de préparation. Cette année, il commence d’une façon particulière, parce que rien n’est comme je l’avais souhaité. Je suis déjà en mode résilience.

Bien malgré moi, j’ai une tendinite des ischio-jambiers du côté droit… et du côté gauche. OUF! À 20 semaines du marathon, je suis allée consulter pour une douleur et depuis, on essaie de guérir : physio, acupuncture, masso : tout y passe. Repos aussi.

Comme le continu lent (course à une vitesse de croisière confortable) est ok, on focus sur mes forces : mon endurance. Pas question d’abandonner l’idée de faire le marathon pour le moment. Est-ce que je peux encore rêver faire un P.B (Personal Best) ? Je n’y pense pas… je verrai dans quelques semaines.

Hier à l’entraînement, mon entraîneur m’a dit « Pour sauver ton marathon, j’ai pensé à ça et tu feras tes intervalles courts (donc intenses) sur vélo et tu feras aussi une sortie de 2 h sur vélo chaque semaine pour ménager tes jambes et les faire mouliner, ça va aider. »

Ce n’est pas ce que je voulais entendre. Oh que non.
Mais ça me donne une raison de sortir mon vélo de route, Red Rocket, qui dormait dans le garage.
Je n’ai pas le choix. J’accueille.
Ça ne me sert à rien de capoter ma vie. Je n’irai pas aux J.O. Hahahah!

Je fais des marathons pour aller à la rencontre de moi-même. Cette fois-ci, le grand départ du processus est différent.

« Être résilient, c’est savoir accepter ce qu’il se passe puis se donner les moyens de rebondir. »

Dans une préparation marathon, je monte généralement mon volume de course à 100-110 km* par semaine pour les semaines à très grand volume. (Mon agenda ne me permet pas d’en faire plus). Cette fois-ci, on va voir. Je crois que je devrais en faire moins et travailler sur ma préparation mentale. (C’est fou le pouvoir qui se cache entre nos 2 oreilles).

J’aurais aimé commencer ma préparation officielle au top de ma forme, tel était le plan : me sentir comme une gazelle de 25 ans (j’en ai 46!). Je le sais que tout est là. Malgré mes efforts et ma constance, mon corps en a décidé autrement.

Tant que la décision n’est pas d’oublier le marathon : y’a de l’espoir.
Ma physio (la meilleure en ville) est confiante alors, je continue d’y croire.
L’espoir, c’est la vie.

 

RÉSUMONS :
À 12 semaine du marathon : début de la préparation officielle.
Volume : grand.
Comment je me sens : un peu frustrée, mais je l’accepte. Je n’ai pas le choix.
Douleur : 9 sur 10.
Exercices de physio : oui.
Muscu légère : jambes et tronc (circuit de 5 minutes).
Ce que je vais manger avant ma longue sortie : Gruau-frigo aux bleuets.
Sortie de vélo : 1.

C’est fou le parallèle entre la course à pied, le monde des affaires et les défis de la vie. On ne peut pas toujours tout contrôler. J’espère retrouver ma légèreté et ma puissance, elles sont là, en moi. Je le sais.

 

À la semaine prochaine,

Mériane la Madame Labriski

xxx

 

*Pour mon premier marathon en 2007, mon plus gros volume de course pour une semaine avait été de 70 km. À noter qu’il est important d’y aller progressivement pour éviter les blessures. Notre corps doit s’habituer.

Vous voulez savoir QUOI MANGER avant un marathon? Lisez ceci.

 

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