Marathon, tu me fais évoluer

Cher marathon…
Grâce à toi, je vis une aventure entrepreneuriale extraordinaire où je dois toujours sortir de ma zone de confort et apprendre à la vitesse grand V.

MARATHON, TU ME FAIS ÉVOLUER.
Encore une fois en fin de semaine (Marathon de Chicago 2019), tu m’as fait sortir une autre facette de moi-même.

Je faisais le Bank of America Chicago Marathon dimanche qui vient de passer. Vendredi, j’avais mangé toute une recette de Mognon d’ourson pour ma surcharge en glycogène. (hahaha!)

Même si je « FUEL MY DAY » en carburant à « CES GALETTES DONT TOUT LE MONDE PARLE » parce que je suis motivée par une force intérieure à lutter pour dire « BYE-BYE SUCRE RAFFINÉ, BONJOUR PURÉE DE DATTES! » et que je suis animée par une énergie incroyable pour aller encore et toujours plus loin, je demeure un humain. (Hahaha!)

JE VOUS RACONTE?

Je suis une femme motivée, une mère, une entrepreneure et une marathonienne à qui on demande souvent comment elle fait pour arriver? « Mais comment fais-tu, à travers tous tes lancements, tes conférences, tes entreprises et les cours de tes enfants… à t’entraîner pour un marathon? »

Je le fais parce que ça me donne de l’énergie et une force incroyable. Je le fais pour être en forme et de bonne humeur. Je le fais pour me sentir en vie. Je le fais pour moi.

Oui, en période de préparation d’un marathon, j’arrive à courir 100 km par semaine… et à mettre ça dans mon horaire, et ce, malgré ma vie trépidante. Encore une fois, c’est une question de choix.

Ce dimanche, mon corps a décidé que je vivrais une expérience différente. Avant tout, vous devez savoir ceci : un marathon, quand on a tout fait ce qu’on doit faire, ce n’est pas si pire que ça. Ça se fait très bien et on a toujours le goût de recommencer. Après 12 semaines à s’entraîner de façon plus sérieuse, le corps a même hâte de célébrer cette grande fête de l’activité physique qu’est le marathon (42,2 km ou 26,2 miles).

En fin de semaine, c’est mon ischio droit qui a décidé de me faire la fête. Alors que mon énergie et ma tête étaient au rendez-vous et que j’avais le goût de dévorer ce bitume, mon ischio en a décidé autrement. Sur la ligne de départ, j’étais bien. J’avais hâte que ça commence. J’étais en forme et j’étais prête. Est-ce que j’étais au sommet de ma forme avec tout ce que je vivais au bureau? Non. J’avais des soucis. Mais j’étais confiante. J’avais fait tout ce que je devais faire et j’y croyais. Mais, au 17e km, j’ai commencé à sentir quelque chose derrière ma cuisse droite. J’ai passé le 21e km (la demie du parcours) dans un temps conservateur, celui que j’avais visé pour avoir des forces jusqu’à la fin et m’offrir la possibilité de faire un split négatif (2e moitié plus rapide que la première). J’avais une certaine douleur, mais je me disais que ça irait, que je serais capable de maintenir cette sensation légèrement désagréable jusqu’au….42e km.

Finalement, à partir du 23e km, c’était la débandade et chaque pas était un violent coup de marteau dans mon ischio.

 

L’horreur.

 

L’enfer.

 

C’était atroce.

 

Je me suis concentrée. Je voulais que ça se termine. Je vivais un mélange de déception (deuil de la performance digne d’un état de grâce), de frustration et d’incompréhension de la situation. Je voulais terminer ma course et franchir la ligne d’arrivée. Mais je voulais aussi arrêter et m’étendre par terre. Je me suis ennuyée de ma mère comme une enfant de 2 ans.

Je m’interdisais de regarder ma montre qui affichait une vitesse tellllllllllement loin de celle que je devais avoir dans mes jambes. Même si je sentais que j’avais de l’énergie, la douleur du marteau piqueur me ramenait à l’ordre. Concentrée, je cherchais une façon de courir pour atténuer cette douleur. Ceux qui ont vu passer la Madame devaient se demander si j’avais un vrai handicap. Je courais tout croche. (Avec le recul, une vidéo serait peut-être très drôle à regarder – hahaha.) Mais à ce moment, je souffrais.

Je courais en me disant de ne pas penser à la douleur. Je prenais un kilomètre à la fois et je n’avais pas le droit d’arrêter. Pourquoi? Parce que perdre la cadence aurait été encore plus terrible. J’ai passé le 38e km en me disant qu’il n’en restait que 4. Je savais que je ne ferais vraiment pas ma meilleure performance, mais je me suis dit de tout donner. Mon enfer allait prendre fin.

J’ai finalement franchi la ligne d’arrivée. J’ai arrêté ma montre.

3 h 16.

J’étais déçue.
Et fière en même temps.

Ma tête tournait. C’était la première fois que je voyais qu’on offrait des sacs de glace aux coureurs. J’en ai pris un. Je ne savais pas où le mettre tellement j’avais mal partout. J’ai marché tranquillement en souffrant. Je m’étais tellement déhanchée que ma hanche droite me faisait souffrir. J’ai ramassé les collations qu’on nous donne.

Sous mes lunettes. Je pleurais de douleur.

Parce que j’ai appris à savourer le moment, j’ai fait la pause pour les photographes.

J’ai finalement retrouvé mon chum qui m’attendait. Avancer était pénible. Non pas à cause de la douleur des 42,2 km, mais bel et bien de la souffrance du marteau tapageur électrique toujours présent dans mon ischio. Ma hanche qui a compensé pour m’aider à courir s’est mise à me faire souffrir… comme au jour de mes accouchements.

Impossible d’avancer. De bouger.

Les urgences sont venues, on me parlait de hanche cassée.
J’ai terminé en chaise roulante à l’infirmerie du marathon.

On m’a mis de la glace partout, on a fait une batterie de test express et on m’a fait des bandages pour soutenir non pas ce, mais ces claquages douloureux.

Mon chum m’a demandé pourquoi je n’avais pas simplement arrêté la course?

Je ne savais pas quoi répondre.

En fait, j’étais tellement déterminée que je ne savais pas que je pouvais arrêter. Dans mon livre à moi, on termine ce qu’on commence et ce qu’on fait. Le jour du marathon, on fait honneur à notre entraînement.

Nous sommes retournés à l’hôtel.
Tranquillement. Un kilomètre de marche qui a pris au moins 45 minutes.

C’est loin d’être mon meilleur marathon, mais dans les conditions, c’est excellent. Certains diront que je suis une machine malgré tout… moi je dirais que nous sommes TOUS uniques et que nous avons tous des objectifs personnels.

Après ce marathon, j’ai compris que mon corps avait besoin de repos.

Je n'ai jamais songé à abandonner.

Certains diront que ça n’a pas de bon sens, moi je dirais que lorsque je suis en mission, je regarde l’horizon et j’avance peu importe les conditions. Je suis une marathonienne de la vie. C’est un choix.

Quelques jours après, j’ai rencontré mon entraîneur. Il m’a dit qu’une prochaine fois, je serais mieux d’arrêter afin d’éviter de nuire à ma santé. Mais je ne savais pas que je pouvais arrêter. Il m’a répondu que si c’est pour se créer des ennuis de santé, on est mieux d’arrêter.

J’ai mis 6 mois à soigner mes blessures. Aujourd’hui, il y a encore une légère fragilité… mais je sais que je vais écouter, encore plus, mon corps.

Nous étions 45 000 coureurs de partout dans le monde à faire le marathon de Chicago, imaginez si, un jour, un tel événement était une présentation de Madame Labriski.
Ça serait fou, hein?

Je vous partage cela parce que je n’aime pas les vitrines toujours parfaites des réseaux sociaux. La vie, c’est la vie. Nous sommes des humains avec des hauts et des bas.

Merciski pour ce partage.
Marathon, je reviendrai m’offrir une course où je serai en état de grâce et où j’aurai des ailes. Parce que je le veux. Parce que je le mérite. Parce que c’est un choix que je fais pour moi.

#mychicagomarathon2019

 

Mériane
XXX

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