Retour sur mon 65 km en sentier du début septembre.
Cette photo en dit long. Je lève les bras au ciel, parce que j’ai appris à célébrer les accomplissements. Je sais qu’il y a des photographes qui capturent les derniers moments et je sais que ces moments sont précieux. Alors pourquoi ne pas lever les bras en guise de célébration?
Pour célébrer quoi?
L’accomplissement?
Oui et non.
Je dirais ceci : la vie.
Quelques secondes plus tard, heureuse et fatiguée, je pleurais dans les bras de mon chum. Épuisée? Juste assez. Émue? Oui. I did it que je lui disais… I dit it!
Je le savais que j’étais capable mais là, c’était fait.
Je suis une fille d’endurance.
J’ai terminé cette course en me disant que je pourrais mordre dans la distance légèrement supérieure, le 80 km en sentier.
J’étais en paix.
Fière. (Quand même.)
Heureuse de terminer, mais je savais que j’aurais été capable d’avancer encore. Je n’étais pas au bout de mon énergie. J’en avais encore. J’aurais possiblement été capable d’aller plus vite. Mais à quoi bon me défoncer? J’ai un gros automne de lancements devant moi.
Je n’étais pas dans le même état d’esprit qu’après mon premier 42 km en sentier en 2022. Je me suis adaptée. Y’a un certain état de douleur dans lequel je ne suis pas allée. Parce que je n’avais pas le goût et que j’ai respecté cet état.
La course sur route et celle en sentier sont deux sports différents.
Totalement différent.
J’aime la course sur route, j’apprends à aimer celle en sentier.
J’apprends à l’aimer, parce que j’aime le bain de nature qu’elle m’oblige à prendre. C’est bon pour la santé et ça me fait du bien. J’apprends à l’aimer, parce que sa longueur (c’est tellement plus loooooonnnng) me permet de me connecter à moi-même et de réfléchir. Performer? Oui et non. En course en sentier, y’a quelque chose qui me dit de profiter. Sur route, je veux être une étoile filante. En sentier, j’hume, je respire, je prends le temps d’observer. Je ne suis pas la même athlète dans la forêt. Je cours et je donne tout ce que je peux… mais ce n’est pas pareil.
L’état (apparence) de mes jambes sur cette photo en dit long.
On se souviendra de 2023 comme étant une année boueuse.
Très boueuse.
Un peu comme les défis que la vie met sur notre chemin. Sur route, on avance. En sentier, aussi… mais pas à la même vitesse (du moins, pas moi) et pas en ligne droite. Il faut regarder où on met les pieds, il faut dévier les obstacles, grimper, rouler, sauter, s’écarter par moment… un peu comme dans la vie : on doit sans cesse s’adapter.