VERDICT : J’ai vécu toute une gamme d’émotions. Je suis VRAIMENT sortie de ma zone de confort. Sur route, bien entraînée, on devient maître de notre foulée, il n’y a rien pour nous arrêter.
En sentier, on ne contrôle pas la route. On ne contrôle rien. Rien de rien. Les racines, les roches, les passages fragiles, les racines, la boue, les ruisseaux… et le dénivelé. Encore et encore. J’ai fait 7 chutes en superman (vous savez quand on tombe face première? Hahaha!) et je me suis tordu la cheville 6 fois. Je me mettais sur le bord du sentier, j’attendais un peu, je me parlais, je crois avoir versé une ou deux larmes et je repartais. Pas de blessure officiellement, juste bien des questionnements, un égo secoué (on va se dire les vraies affaires) et… la beauté de la nature pour nous surprendre. Cette notion est l’une des grandes différences entre la course sur route et celle en sentier. Dans la forêt, la nature nous surprend. Sa splendeur permet de mettre un baume sur la douleur.
On dit que tout est toujours parfait… comme la nature. La situation, même dans la difficulté, devient donc différente. La nature possède un pouvoir incroyable… et comme la course en sentier se déroule dans la nature, je crois qu’il s’y passe quelque chose de magique.
Perso, mes moments de bien-être ont été principalement sur les passages « roulants » sur la gravelle et les gros cailloux. Les gens ralentissaient et moi, la coureuse sur route, je mettais mes techniques de descente en action. Je roulais. J’étais bien, je courais. J’étais plus dans mon élément.
J’ai (encore) des réflexes de coureuse sur route, je regarde ma montre. Normalement, je maîtrise ma cadence. Dans la forêt, cette dimension n’existe pas… du moins, pas pour moi. Disons qu’on fait ce qu’on peut avec la forme et le mental qu’on a. Quand je pense que j’ai déjà couru un marathon avec 2 claquages (en faisant un temps hyper honnête) ici, ça n’a rien à voir. J’ai souffert, mais pas comme en marathon sur route. Un autre genre de souffrance. Quelque chose de plus accessible… mais de très déstabilisant. Je manquais de technique. J’y suis allée en me faisant simplement confiance… parce que je suis une coureuse et que j’aime l’incroyable sensation de bien-être « d’après » course.
Mais je suis contente. Si je vais changer la route pour le sentier? Non.
Je vais faire les 2. Hahahah! Ça fait du bien le changement. Je serai marathonienne sur route et ultra-marathonienne en sentier. 2 sports différents mais complémentaires. Quand mon chum m’a dit que j’étais 2e de ma catégorie… je me suis dit que ce n’était pas si pire pour une femme de 44 ans qui oublie tout le temps qu’elle est dans la mi-quarantaine.